Peintres italiens

 

 

La première peinture chrétienne

 

 

 

L'art des Catacombes.
C'est dans les Catacombes de Rome que se trouvent les plus anciens monuments de la peinture chrétienne; mais rien n'autorise à affirmer qu'aucun de ces monuments soit antérieur au Ve siècle. Nul écrivain des âges précédents ne parle de peintures existant dans les Catacombes, et le poète Prudence, qui, le premier, mentionne une représentation du martyre de Saint Hippolyte, n'indique pas le lieu où elle était placée. On voit dans une lettre d'Adrien  Ier à Charlemagne que le pape Célestin Ier (424-432) fit orner de peintures le cimetière de Sainte-Priscille. C'est donc vraisemblablement après l'adoption officielle du christianisme que l'on décora les lieux où avaient été enterrés ses premiers saints et ses martyrs. Le style de ces oeuvres est fruste, bien qu'il atteste une imitation des modèles de l'Antiquité païenne. Au reste, les peintures décoratives des Catacombes ont été faites à diverses époques, et probablement jusqu'à la fin du VIIIe siècle : celles de Saint Pontien et de Saint Valentin présentent des figures moins païennes, des ajustements plus austères et des sujets d'invention plus récente, tels que le Baptême du Christ, le Crucifiement, de saints ermites couronnés par Dieu, etc. 

 

 

 

La décoration des églises.
Des peintures furent également exécutées dans les églises. Prudence parle d'une peinture de Saint Cassien dans l'église d'Imola; Saint Paulin, évêque de Nole, orna de peintures la basilique de Saint-Félix; le pape Symmaque fit peindre la confession de Saint Pierre, et Léon Ier les portraits des 46 premiers papes dans la basilique de Saint-Paul. Les peintures dont on couvrit les murs des édifices sacrés et des palais ont presque toutes péri : celles qui existent dans l'église des Saints Nazaire et Celse à Vérone sont du VIIe ou du VIIe siècle. Durant la même période, la mosaïque fut souvent préférée à la peinture proprement dite : outre qu'elle avait plus de solidité et pouvait braver les intempéries, elle plaçait ses figures sur fonds d'or qui ajoutaient à la richesse du travail, et exigeait moins d'étude pour l'exécution. 

 

 

 

L'influence de Byzance.
Les mosaïques de Sainte-Marie-Majeure et du baptistère de Saint-Jean-de-Latran au Ve siècle, des Saints Cosme et Damien, de Sainte-Pudentienne au VIe, sont exécutées dans le style latin, dont elles reproduisent les formes courtes et rudes, mais mouvementées; elles sont sans doute l'oeuvre de maîtres italiens. Mais les violences des iconoclastes dans l'Empire d'Orient firent refluer en Italie une foule d'artistes byzantins : on reconnaît leur style, plus calme, plus sobre de gestes, moins expressif peut-être, mais plus élancé de formes, dans les mosaïques de Sainte-Agnès, de Sainte-Praxède, de Saint-Clément à Rome, de Saint-Vital à Ravenne, de Saint-Marc à Venise de Saint-Ambroise à Milan, de Saint-Pierre à Pavie, de Saint-Étienne à Naples, exécutées du VIIe au XIe siècle. L'influence byzantine va devenir prépondérante au cours des siècles suivants. C'est sans doute surtout en Sicile que l'art Byzantin s'impose, mais pas seulement.  Un certain Théophanes, de Constantinople, appelé a Venise au XIIIe siècle y aura ainsi pour charge d'y fonder  une école. 

 

 

 

Et ce fut sous la direction d'Apollonius, encore l'un des maîtres grecs qui ornaient de mosaïques l'église Saint Marc de Venise, et qui avait été amené à Florence par André Tafi, que Cimabue fit ses premières études. Mais  l'exemple de Nicolas de Pise, qui régénérait la sculpture par l'étude et l'interprétation de la nature, le fit sortir  des voies traditionnelles. Les progrès qu'il fit faire à l'art  excitèrent l'admiration des contemporains, et sa Madone de Sainte-Maria-Novella, regardée comme la merveille du temps, fut portée processionnellement par les Florentins. Quelques-unes de ses peintures existent aussi à Assise. Si l'exécution en est imparfaite, la conception ne  manque pas d'originalité et de grandeur. 

 

 

 

 

 

 

 

La Renaissance

 

 

 

L'école byzantine s'était manifestée dans son plus grand éclat du VIIe au XIe siècle; cependant, durant toute cette période, elle était restée stationnaire, se contentant de reproduire incessamment les types consacrés par la symbolique chrétienne. Enfin arriva l'époque où la peintures chrétienne allait s'affranchir de la tradition byzantine. Trois peintres florentinsCimabue (né en 1240, mort en 1310), Giotto (1266-1334) et Giovanni di Fiesole (1387-1455), plus communément appelé Fra Angelico, furent les promnoteurs de ce grand mouvement qui devait bientôt porter la peinture à un un degré de splendeur qu'assurément les chefs-d'oeuvre de l'art ancien n'avaient pu atteindre. 
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Mis en page le 1 er Mai 2022   PAR Thierry Demaret